Comme la navette du tisserand, la barque qui glisse sur les eaux vous invite à son bord pour vous montrer les merveilles qui vous entourent et vous aider à trouver l’horizon vers lequel vous voulez vous diriger.
Toute ma vie j’ai voulu écrire, toute ma vie j’ai voulu créer des histoires, inventer un monde plus beau que celui dans lequel je vivais, celui dans lequel j’étais forcée de vivre, forcée de supporter les mesquineries ordinaires de ceux qui refusent le droit de rêver aux autres, ceux qui ont peur de ce qui est beau comme si c’était une tare de ne pas voir le monde tel qu’ils croient qu’il est. Déception, rancoeur, jalousie ? Impuissance à créer, à voir la beauté comme si les innocents étaient autant de reproches à leur médiocrité, comme s’ils voulaient se sentir moins seuls.
La peur paralyse le monde.
Je me suis aperçu que les histoires que j’inventais étaient en fait une forme de souvenir. Certains m’appartenaient, je les avais vécu j’en avais la certitude au fond de moi, d’autres appartenaient à ceux qui croisaient ma route.
L’être humain dans le monde de chaos tel que nous le vivons aujourd’hui a besoin de la médiation d’une certaine théâtralité pour se rappeler que tout ce qu’il vit tragique ou merveilleux n’est qu’une mise en scène de réalités profondes qu’il ne peut percevoir autrement.
Nephtys.
